Que de bouleversements en si peu de mois ! Il n’est point besoin de multiplier les arguments pour souligner l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 et du confinement sur l’économie, les entreprises, et plus largement le monde du travail et la vie sociale.
En réponse à ce monde à l’arrêt et à ce contexte sanitaire particulier, le télétravail a ouvert un nouveau rapport à l’entreprise, aux managers et au travail. Il s’est imposé comme une nouvelle modalité d’organisation. La quête de sens des salariés, l’entreprise qui s’invite dans l’intime, le travail en distanciel qui s’impose sur le présentiel, sont autant de mutations soulignées par le télétravail, qui par la force des choses et de manière inattendue, a ouvert la voie à de nouvelles opportunités pour les salariés, les entreprises et la planète.
Pour les salariés, travailler à distance, c’est assurément pouvoir concilier un peu mieux vie professionnelle et vie personnelle, de moins ressentir le stress du quotidien, des transports, des embouteillages, à la condition toutefois de disposer d’un environnement et d’outils collaboratifs adéquats pour faciliter et maintenir l’activité. Le télétravail sous-tend une mutation, celle de passer de la notion de temps de travail à celle de charge de travail. Selon une récente étude de l’UdeMNouvelles, près de 4 personnes sur 10 (39 %) indiquaient être disposées ou très disposées à continuer le travail à domicile à la sortie du confinement.
Pour autant, même s’il est commun de reconnaître que l’on travaille pour gagner sa vie, il ne faut pas oublier que le travail permet aussi de tisser des liens sociaux. Or le fait de travailler à domicile peut renforcer le sentiment d’isolement chez des salariés fragiles et ainsi même déboucher sur un accroissement des risques psychosociaux.
Selon cette même étude, le télétravail favoriserait la productivité et l'innovation le rendant désormais attractif pour les entreprises. Elles pourraient ainsi, grâce au télétravail, non seulement revoir à la baisse les besoins en bureaux et réaliser ainsi des économies mais aussi réduire leur empreinte carbone.
On l’aura compris : avec le télétravail, plus besoin de prendre tous les jours sa voiture pour se rendre à son bureau. Le travail à domicile permet de réduire les émissions des gaz à effets de serre. Il œuvre donc pour la protection de la planète. Avec lui, c’est moins de CO2 ! Une récente étude du Consumer Electronic Association démontre que 1 jour/semaine en télétravail représente 3,2 milliards de litres d'essence en moins par an ! Tout le monde y trouve son compte, du moins presque tout le monde En effet, qu'en est-il du rôle des managers, et du management ? Se pourrait-il, comme je l'ai lu récemment dans un article, que le télétravail puisse signer la mort du management ? Certes, le travail à distance bouscule les codes du management. Car pour fonctionner, le télétravail suppose une relation de confiance du manager vis-à-vis de son collaborateur qui va devoir se mobiliser de manière autonome pour exécuter sa mission et faire ensuite un feed-back à son manager. Le feed-back devient alors pour le manager le seul moyen de contrôle. Mais en réalité, le télétravail demande au manager d’adopter une posture de facilitation, à l’instar de celle que l’on retrouve dans les entreprises libérées. Dans ces conditions, s’agit-il d’une mort ? Bien sûr que non. Tout au plus, il s’agit d’une nécessaire adaptation à ce nouveau cadre de travail.
Le télétravail s'est imposé comme la meilleure solution à cette situation exceptionnelle. Mais imposer le télétravail comme mode d'organisation du travail des entreprises suppose un accompagnement au changement.
Comments